d’une combinaison, d’un scandale pour agiter les autres, un pays reste à vivre la bonne existence d’autrefois ? Laissez-les libres encore vingt ans, et ils feront sauter Paris, la France, l’Europe.
Si encore on pouvait s’en tenir à ceux qui sont dans la maison ! Hélas ! ils sont plusieurs millions sur la terre qui arrivent successivement, plus affamés, plus remuants, plus ardents que ceux qui sont déjà à moitié repus.
Pour bien voir où en est la démocratie française et même la démocratie cosmopolite, au point de vue de la dignité et du sens moral, pour lui prendre mesure, il convient également de regarder la place que tient Mayer dans le parti républicain. Les Lockroy, les Bradlaugh, les Aurelio Saffî, choisissent la maison de cet homme pour y venir tenir des discours sur les vertus de la démocratie. Comme tu dois rire, mon vieux Lockroy, rire et aussi te mépriser, lorsque tu enfiles tes phrases dans un tel lieu ! Dire que le pauvre peuple croit tout cela !
Aux élections de 1885, c’est Mayer qui est le grand électeur de Paris : c’est la liste de la Lanterne qui triomphe. Au banquet donné par Mayer pour célébrer cette victoire, se pressent des députés : Lockroy, Bourneville, Delattre, Dreyfus, Farcy, Forest, Yves Guyot, de Heredia, Hude, Lafont, de Lanessan, Pichon, Roques de Filhol, Benjamin Raspail, députés de Paris ; Barbe, Colfavru, de Jouvencel, de Mortillet, Remoiville, Vergoin, députés de Seine-et-Oise ; Letellier, député d’Alger ; Brousse, député des Pyrénées-Orientales ; Jullien, député de Loir-et-Cher.
Savez-vous comment Lockroy appelle cet homme convaincu de chantage en pleine Chambre ? — l’éminent directeur de la Lanterne, mon confrère et ami.