Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui, victime ou coupable, s’en alla sans aucun cortège au cimetière Israélite. Cependant l’Affaire de la rue Morgue n’a pas encore trouvé d’Edgard Poë pour la raconter, ni de Dupin pour l’expliquer.


IV


Imaginez un Chrétien traînant après lui tous ces souvenirs, mêlé à tous ces drames, éclaboussé de tout ce sang : sa vie en sera tout assombrie ; il sera en proie à une insurmontable mélancolie, il s’efforcera de ne point se mettre en évidence. Le Juif est là-dedans comme un poisson dans l’eau : il frétille, il est heureux ; cette atmosphère de trouble perpétuel est son naturel élément. Il s’attaque de préférence aux institutions qui sembleraient devoir lui inspirer une crainte salutaire ; il appelle nos officiers des « cléricafards », des « Pierrots d’église », des « Polichinelles de sacristie ».

Examinez bien ce petit youtre de Cologne. Il a tout contre lui, il porte un nom déshonoré, il n’a aucun talent littéraire ; il se retourne quand même sur le pavé de Paris ; il trouve moyen, avec les fonds conquis comme vous savez, d’organiser une grosse affaire comme la Lanterne, de remuer l’opinion.

Contemplez maintenant certains de nos catholiques : leur famille est en France depuis des siècles, ils possèdent deux cent mille livres de rente, ils n’ont ni galériens ni pendus parmi les leurs ; et, même avec de la bonne volonté, ils sont impuissants, anéantis. « Certainement, il faudrait faire quelque chose ; mais quoi ? Quelle époque que la nôtre, mon bon Monsieur ! »

Comment voulez-vous qu’avec des gaillards de la trempe de Mayer, toujours en travail d’une affaire,