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Angleterre. Il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, et épousa, à Londres, une célèbre proxénète établie dans une boutique de Piccadilly, et maintenant installée à Paris.

C’est chez une cousine de Mayer, madame P., que mourut subitement un maréchal du second Empire.

Quant au père de Mayer, il fut enfermé quelques jours à Mazas, sous l’Empire, et mis en liberté grâce à la protection du maréchal ; impliqué de nouveau dans une autre affaire, il y a quelques années, et se voyant perdu, il se pendit dans sa propriété de Jouy-en-Josas.

Notre Mayer, Benjamin-Eugène, eut encore un rôle dans la tragique affaire Rappaport.

L’affaire Rappaport mérite une mention à part. Ce Rappaport est un vrai Juif moderne, une figure comme le Paris actuel en compte par milliers : il habite rue de Richelieu un luxueux appartement, il fréquente les restaurants à la mode, il joue et gagne toujours. Quoiqu’il eût Wilna pour patrie, s’il se fût présenté aux élections municipales, n’importe où, en concurrence avec un brave Chrétien dont la famille aurait été, depuis deux ou trois siècles, la Providence du quartier, il eût été, non pas élu, mais acclamé comme un Camille Dreyfus. Tous les Juifs et tous les Francs-Maçons effectivement auraient marché au scrutin, comme un seul homme, en criant : « Nommons Rappaport ! » tandis que les honnêtes gens seraient restés chez eux, à gémir sur eux-mêmes.

Comment se passa exactement le drame dans lequel il disparut le 12 décembre 1882 ? Voilà ce qui est resté problématique. Citons tout d’abord le récit de la Lanterne, admirablement placée pour être bien informée, mais également intéressée aussi à dissimuler la vérité.