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dîners officiels, aux dépens des malheureux actionnaires[1].

Tout Paris a vu, pendant de longues années, un ancien ministre de l’Intérieur, un vice-président de la Chambre, tenir publiquement un véritable tripot, un Cercle ouvert à tous : le Cercle artistique de la Seine, qu’on appelait familièrement le Cercle Lepère ou le Dépôt. Dans tous les hôtels où descendent les riches étrangers, dans tous les grands cafés du boulevard, on distribuait des invitations à venir dîner et faire la partie, et ces invitations étaient signées du vice-président d’une Assemblée française ! Jamais les membres de la gauche n’ont pensé que la dignité du pays fût atteinte par ce singulier cumul ; ils trouvaient que ce teneur de brelan était encore le plus honorable d’entre eux, puisqu’ils l’avaient appelé à la vice-présidence. Dans l’histoire même du Directoire, je ne connais pas de fait analogue[2].

  1. Les Cercles placés sous le patronage des représentants de la nation ont remplacé les carrières d’Amérique. M. Andrieux a raconté, dans ses Souvenirs, que la première personne qu’un commissaire de police envoyé par lui rencontra, dans un Cercle autorisé, fut un repris de justice endormi sur une banquette. « Ne sachant où trouver un abri, cette victime de la justice humaine était venue chercher, dans les salons de jeu, un gîte hospitalier. Le Cercle était d’ailleurs présidé par un député. »
  2. >Le gérant de ce Cercle était un Juif nommé Landau, un personnage à aventures bruyantes, comme tous ceux de sa race, qui se suicida après des pertes d’argent et des peines de cœur que les journaux boulevardiers racontèrent tout au long. Il fut remplacé par deux autres Juifs, les frères Khan, autrefois directeurs du Cercle de Paris, rue Laffitte.
      Un député radical de Seine-et-Oise, ancien avocat général, nommé Vergoin, prit la succession de Lepère, comme président.