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ratifs, loterie de quatorze millions, qui a été un si long scandale.

Nous avons vu un turlupin, ancien ministre des Beaux-Arts, remplissant Paris et les départements des boniments d’une réclame éhontée, multipliant ses appels cyniques, tentant le pauvre ouvrier par ce billet mis partout à la portée de sa main, et le forçant à prélever sur sa paye, le malheureux franc qui eût suffi à donner du pain aux siens pendant un jour.

De cet or, si péniblement arraché à un peuple qui meurt de faim, le Juif veut la plus grosse part. On n’avait pas encore recueilli un sou, qu’on parlait déjà de donner six millions au Juif Spitzer, pour lui acheter sa « collection ».

C’est un marchand, direz-vous, que ce Spitzer ? Gardez-vous de le croire. Comme tous les Juifs, Spitzer est un bienfaiteur de l’humanité. Le Bourgeois gentilhomme, qui se connaissait en étoffes, achetait quelques coupons qu’il revendait à ses amis moyennant un léger bénéfice, mais par pure obligeance. Spitzer a acheté quelques vieux meubles et quelques pots cassés, et il nous les offre moyennant six millions, parce qu’il aime la France.

Ne vous permettez pas de plaisanter ! Écoutez plutôt comme Eugène Müntz, bibliothécaire à l’École des Beaux-Arts, parle de son compère Spitzer dans une lettre adressée à l’Art : « Si M. Proust était vraiment parvenu à conquérir pour six millions pareille collection, on ne saurait assez lui voter des remerciements, quelle que soit sa destination, tout comme on ne pourrait trop combler d’honneurs le vendeur qui aurait poussé le désintéressement jusqu’à des limites aussi invraisemblables. »

Je regrette seulement que Müntz n’ait pas mieux