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Quand il y a fête, il va sans dire que toute la police est sur pied, et qu’elle se permet, sans aucun droit, de défendre aux passants la circulation sur la voie publique. Si une rue de Paris était interdite pour une procession, vous verriez immédiatement nos puritains de la gauche monter à la tribune ; humbles et rampants, selon leur habitude, devant les potentats juifs, ils se gardent bien d’intervenir. Les journaux avancés agissent de même ; il n’y a que Rochefort, qui décidément, ne respecte même pas les têtes les plus hautes, qui se soit permis de blâmer cette prétention de gêner les autres quand on s’amuse, et qui se soit égayé de l’idée, d’ailleurs singulière, de « barrer une rue le jour d’un mariage. »

Il est rare que l’on ne rencontre pas, à l’issue de ces cérémonies, le Monsieur attendri qui a déjà les yeux humides.

— Vous savez l’origine de la fortune des Rothschild, n’est-ce pas ?

— Oui, j’ai entendu vaguement parler…

— Au moment de l’arrivée des Français, l’électeur de Hesse confia cinq millions à Anselme Meyer de Rothschild.

— Pas possible ?

— Oui, Monsieur, cinq millions.

— Et alors ?

— Alors, Monsieur, Anselme Meyer les a rendus. C’est comme je vous le dis, il les a rendus ! Votre interlocuteur n’y tient plus ; il fond en larmes au souvenir de ce beau trait.

C’est un produit de l’époque décadente où nous sommes ; c’est un sensibilisé, un admiromane, pour employer une expression de Mercier. Il laisserait égor-