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du moins l’atténuer en consultant le pays, en lui demandant loyalement s’il voulait la paix ou la guerre. Bismarck leur en facilita les moyens, et certainement montra à Jules Favre où était la voie droite, honnête, patriotique. Le malheureux vieillard refusa, pour conserver le pouvoir quelques jours encore.

Après avoir congédié d’un geste dédaigneux ce déclamateur, qui, recourant, dans une entrevue comme celle-là, à une mimique de cour d’assises, faisait semblant de pleurer, le prince, dit-on, resta quelques instants pensif. Ce grand mâle, à coup sûr, n’était point de ces sensibilisés qui, pareils à ceux qui s’attendrissent sur la bonté des Rothschild, larmoient, comme certaines femmes s’oublient, par une sorte de relâchement des tissus. Le cœur qui battait dans cette rude poitrine, n’en ressentait pas moins peut-être quelque virile pitié en songeant à tant d’hommes, enfantés dans la douleur par les mères, qui allaient expirer sur les champs de bataille, afin que quelques millions de plus entrassent dans ce logis de Juifs.

La chambre de Bismarck suivait immédiatement le salon des tapisseries, où eut lieu l’entrevue : c’est la chambre d’honneur. C’était jadis la chambre du baron James, et de son temps elle était tendue en vert, à cause de la faiblesse de la vue du baron ; aujourd’hui elle est en bleu. On y voit un portrait de femme exquis du Vinci et un pimpant tableau de Camille Roqueplan, représentant un épisode des Confessions de Jean-Jacques Rousseau.

La chambre Vénitienne n’a rien d’extraordinaire. « Au moment des chasses, on met une princesse là, une autre ailleurs, » dit-on philosophiquement au visiteur.

La décoration du fumoir est d’Eugène Lamy, qui a