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comte de Mun, le cerveau de l’aristocrate est d’ordinaire très faiblement organisé. Il y a plus d’énergie intellectuelle, de volonté, de ténacité dans les desseins, chez le dernier Juif de Galicie que dans tout le Jockey-Club. Sur tous les membres des grands cercles, vous n’en trouveriez pas dix qui aient lu Joseph de Maistre ; tous les contre-maîtres, la plupart des ouvriers de Paris ont lu et étudié Karl Marx. Dans le logement de ces jeunes artisans, qui n’ont pour s’instruire que la soirée après une journée de fatigue, vous trouverez un commencement de bibliothèque, des volumes lus, relus, annotés.

Cette absence de toute culture intellectuelle sérieuse enlève à l’aristocratie la notion de son rôle supérieur dans la société.

Le sentiment dominant dans l’aristocratie française et dans la haute bourgeoisie, qui marche dans son sillage, c’est l’amour du plaisir, le désir de s’amuser.

La duchesse de Persigny était née dans un chapeau de Pierrot. Sa mère était accouchée au moment où le général de la Moskowa allait partir pour le bal de l’Opéra, et le père, à la hâte, avait recueilli la petite dans son grand chapeau aux rubans multicolores. Il semble que l’aristocratie française actuelle ait eu un semblable berceau : en dépit des avertissements sinistres qui ne lui manquent pas, elle éprouve comme des fourmillements dans les jambes quand elle est quelque temps sans danser.

Cette passion impérieuse livre, on le comprend, tous les grands seigneurs, pieds et poings liés, aux Juifs.