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aux choux monte aux narines rien qu’à entendre les Pioupious d’Auvergne.

Chez les autres, rien… « Non, Messieurs, il n’est pas juste de dire, ainsi que l’a prétendu mon honorable collègue… » Va, mon bonhomme ! si les tambours d’Augereau, ceux d’Espinasse ou ceux de Boulanger battaient tout à coup la charge dans les couloirs du Palais-Bourbon, cela ferait rudement plus plaisir à la France que de savoir ce que tu penses de ton honorable collègue, dont tu nous racontais la veille à dîner la dernière escroquerie[1].

Combien grande, au contraire, la puissance d’un mot qui traduit ce que chacun a sur les lèvres !

  1. On rencontre encore rue de Grenelle de vieux boutiquiers qui se souviennent de la joie expansive du quartier, lorsqu’au 2 Décembre on vit passer, entre une double haie de chasseurs à pied, les bavards de l’Assemblée qui, trouvant qu’ils n’avaient pas encore assez parlé, s’étaient réunis pour discourir à la mairie du Xe arrondissement.
      Il faut lire dans les Mémoires d’un royaliste, où éclate cependant une si inexplicable tendresse pour les corruptions du parlementarisme, l’histoire de M. de Vatimesnil, qui avait emporté au Mont-Valérien un projet de loi en je ne sais combien d’articles. « M. de Vatimesnil, raconte M. de Falloux, avait été surpris par le Deux-Décembre en pleine discussion de la loi municipale, dont il était le rapporteur. Il n’avait pris, en sortant de chez lui, d’autre bagage que son dossier pour la discussion à l’ordre du jour. Son rapport était logé dans la poche de sa redingote et dépassait son gilet comme un jabot. Les amendements gonflaient ses poches de derrière. Une fois au Mont-Valérien, il les passait en revue, comme si la discussion allait être reprise d’un moment à l’autre. »