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sous ses grifres, qui s’enrichit de la dépouille d’autrui. C’est à cette race qu’étaient acquises toutes les sympathies du gouvernement de la Défense nationale, et plus particulièrement de Crémieux.

Ce qu’est le Juif en Algérie, rien de ce que nous voyons ici ne peut nous en donner une idée : car l’usure juive, qui a atteint en certains pays, en Alsace notamment, des proportions incroyables, n’est rien à côté de l’usure arabe.

Le Juif jouit en Algérie d’un mépris que l’on comprend. Il peut entrer à toute heure sous la tente et dans la maison d’un Arabe, les femmes ne se couvriront même pas de leurs voiles : pour elles, le Juif n’est pas un homme.

Un Arabe se croirait déshonoré s’il tuait un Juif.


III


Nous ne saurions mieux faire, d’ailleurs, pour montrer quels étaient les intéressants protégés de Crémieux, que de reproduire le portrait plein de couleur et de mouvement que M. de Maupassant, dans Au Soleil, a tracé du Juif arabe.


A Bou-Saada, on les voit accroupis en des tanières immondes, bouffis de graisse, sordides et guettant l’Arabe comme l’araignée guette la mouche. Ils l’appellent, essayent de lui prêter cent sous contre un billet qu’il signera. L’homme sent le danger, hésite, ne veut pas ; mais le désir de boire et d’autres désirs encore le tiraillent ; cent sous représentent pour lui tant de jouissances ! Il cède enfin, prend la pièce d’argent, et signe le papier graisseux. Au bout de six mois, il devra dix francs, vingt francs au bout d’un an, cent francs au bout de trois ans. Alors le Juif fait vendre sa terre, s’il en a une ; ou sinon, son