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abhorrés de la religion chrétienne. De cette manière seule, ils pourraient agir efficacement, et détruire ce qu’ils haïssaient tant. Rentrer d’abord dans le droit commun pour en faire sortir les autres, telle fut la consigne imposée aux siens par Crémieux.

Il était convaincu qu’avec les Français on pouvait tout oser et qu’ils subiraient tout docilement. Un jour que je causais des décrets avec Dumas, il me dit simplement : « Les catholiques sont des lâches ! » Quelques jours après, mon collaborateur à la Liberté, Joseph Cohen, qui a publié deux ouvrages d’une réelle valeur : les Déicides et les Pharisiens, me répétait : « Les catholiques sont des lâches !… Si on avait voulu nous faire ce qu’on vous a fait, nous nous serions tous couchés devant les chapelles, et la troupe n’aurait pas osé avancer. »

Les catholiques subissent tout. Ceux qui le peuvent, sauvent leurs enfants ; mais ils laissent tranquillement dépraver les autres enfants, sous leurs yeux, sans oser même refuser l’argent qu’on leur demande pour cette œuvre néfaste.


II


Crémieux avait la claire notion de l’affaiblissement de l’énergie et de l’intelligence nationales. Il était certain qu’avec quelques mots on peut jouer du Français actuel comme on veut.

Jamais le Juif, peut-être, ne s’affirma plus odieusement indifférent à tout ce qui touche à la Patrie, plus implacablement préoccupé de lui-même et de sa race, que dans les décrets rendus alors par Crémieux pour l’émancipation des Israélites algériens.

Le gouvernement de la Défense nationale, remar-