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Maçons, qui lui avaient offert le verre dans lequel avait bu Luther ; un chargé d’affaires des Juifs, qui avaient mis sur ses épaules un manteau d’Empereur temporaire.

Le prince de Hohenlohe, qui vint une minute devant la Chambre, et qui, naturellement, refusa de suivre un enterrement civil, dit simplement sur le pont de la Concorde à une dame que je pourrai citer : « Vous n’avez pas perdu grand’chose avec Gambetta, mais c’est un grand malheur pour vous que la mort de Chanzy. »

Le poids du cerveau disait le peu de fonds intellectuel qu’il y avait chez cet homme bruyant comme tout ce qui est vide. C’était un cerveau de ténor : effectivement, il y avait du ténor chez ce grand premier rôle de la politique, qui resta comédien jusque dans les moelles.

Ténor, certes ; artiste, jamais ! Rien n’est plus intéressant et plus instructif, selon moi, que l’étude de ce talent. On a ri à gorge déployée de ces phrases devenues légendaires :

« Havrais, je connais vos besoins, je connais aussi vos moyens d’écoulement,..

« Audacieux coursiers, élancez-vous sur cette mer qui vous sollicite par devant

« Vos applaudissements font plus que de couronner mon passé, ils illuminent mon avenir… »

Je trouve qu’il y a plus qu’une occasion de rire dans le spectacle de ce malencontreux qui ne peut arriver à prononcer deux phrases correctes de suite ; il y a un enseignement à tirer de l’impuissance de cet étranger à parler une langue qui n’est pas la sienne.

N’est-elle pas saisissante, cette impossibilité radicale, absolue, d’un homme qui possède certains dons, à lier