fants, ô paysans, sont morts d’insolations, de fièvres typhoïdes, de privations en Tunisie, pour enrichir une société de Juifs étrangers. »
Si les honnêtes gens avaient lu tous les quinze jours, sur les murs de chaque village, ces proclamations vengeant la conscience publique, dénonçant les scandales encore ignorés, flétrissant les misérables qui ont ruiné notre pays pour cent ans, ils se seraient dit : « Nos députés s’occupent de la Patrie, aidons-les ! » On aurait organisé des comités, envoyé des adresses à la Chambre pour la sommer de se dissoudre ; et ceux qui auraient contribué à chasser cette Chambre infâme, se seraient trouvés au premier rang, lorsqu’il se serait agi de remplacer tous ces aigrefins, par des hommes qui aient au moins les mains pures des souillures que laisse l’or.
Les députés conservateurs n’ont pas bougé.
Les élections de 1885 avaient été une bataille gagnée par les soldats. Des chefs vaillants n’auraient eu qu’une pensée : marcher en avant, ne pas laisser une minute de repos à l’ennemi, achever la victoire. Étonnés eux-mêmes du succès, les chefs du parti conservateur furent hantés par une seule préoccupation : « Comment pourrions-nous faire pour reperdre tout le terrain conquis ? »
Ils trahirent, comme les politiques de l’Assemblée de Versailles, le pays qui avait eu foi en eux. Le lecteur ne se méprendra pas à mes paroles ; ils trahirent, non pas volontairement, mais d’une façon