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le déficit qui déjà menaçait, on avait dû clôturer ce compte de liquidation qui, échappant au contrôle de la Cour des comptes, permettait les dilapidations les plus effrontées.

Un beau jour, un député, du nom de Baïhaut, était venu en souriant proposer aux représentants de la France d’approuver à la fois les dépenses de 1870, montant à deux milliards cinq cent dix millions six cent vingt et un mille cinquante-sept francs quatre-vingt-treize centimes ; plus les dépenses effectuées sur ce même budget jusqu’à la clôture du compte de liquidation, et fixées à deux milliards quatre cent quarante-huit millions six cent soixante-trois mille cinq cent quarante-neuf francs vingt-neuf centimes ; plus encore des dépenses restant à payer, montant à soixante et un millions neuf cent cinquante-sept mille cinq cent huit francs soixante-quatre centimes. Tout cela pour arriver à ne pas pouvoir mettre un régiment sur pied au moment de la guerre de Tunisie et à faire écrire au colonel Grand-Clément : « Nous n’avons pas d’armée. »

La Chambre, servile comme d’habitude, avait voté cette bagatelle de quelques milliards sans une seule discussion, sans demander une seule explication, sans rechercher ce qu’il avait dû se commettre là-dedans d’actes irréguliers et frauduleux.

A force de traire la pauvre France, le sang cependant commençait à venir aux pis de la malheureuse bête. Gambetta le savait, il prévoyait la banqueroute, il sentait surtout qu’il n’avait plus rien à donner au monde d’affamés qu’il traînait derrière lui.

Comme les voleurs qui mettent le feu pour cacher leurs exploits, les faiseurs souhaitaient ardemment la guerre, les Juifs la réclamaient à grands cris ; mais la