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Avant les élections de 1885, M. Clemenceau, dans un grand discours qu’il prononçait à Bordeaux, disait, en parlant de la majorité parlementaire que M. Jules Ferry avait dirigée pendant deux ans : « Saluez cette majorité, vous ne la reverrez plus. »

On peut dire aujourd’hui aux conservateurs, dont les électeurs viennent de voter pour le général Boulanger dans la Dordogne et dans le Nord : « Messieurs, saluez ces électeurs, vous ne les reverrez plus ! » S’il faut en croire un de nos confrères, c’est d’ailleurs ainsi que s’exprimait hier à Lille un des chefs du parti conservateur.


Évidemment, il ne dépendait pas des 180 députés de la droite de s’emparer immédiatement du pouvoir ; mais ils pouvaient prendre la tête du mouvement, se mettre à la fenêtre, haranguer, entraîner le pays, dresser à chaque coin de la France des hustings pour y proclamer les trahisons, les dilapidations, les hontes du régime actuel...

Chacun des événements auquel nous assistons depuis un an aurait été, pour une minorité hardie, l’occasion de manifestes, courts, éloquents, vibrants, qui eussent réveillé le vieil honneur français. « Voilà ce qu’a fait la République ! voilà ce que sont les bandits qui nous gouvernent ! voilà ce qu’est Ferry, voilà ce qu’est Floquet ! Grévy est descendu de son siège de président de la Chambre pour aller défendre le Dreyfus des guanos ; Floquet est du même acabit : il a été soutenir à Tunis les intérêts de Mustapha dans l’affaire des biens Habbous, il a pesé de toute son influence pour décider le gouvernement français à une transaction ruineuse pour le Trésor. Vos en-