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tranquille. Sans doute, il eut encore ce qu’on pourrait appeler des venettes, mais cela venait de son caractère essentiellement poltron. Au 24 Mai, Léon Renault, tripoteur d’affaires comme lui, digne d’être Juif, s’il ne l’est pas, trahit le gouvernement qu’il servait sans y croire, au profit du gouvernement qu’il combattait avec la certitude qu’il triompherait, et tint Gambetta au courant de tout. Au 16 Mai, il hésita une minute et fut vite rassuré dès qu’il vit que toute l’énergie des sauveurs de la société consistait à gêner la vente du Petit Journal dans les départements. On donnait des coups de canif au lieu de donner des coups de sabre, selon l’expression de l’amiral de Gueydon. On allait voir de quelle audace est capable le Juif dès qu’il a cessé de trembler.


III


Nous avons déjà montré comment, à la suite des événements de 1870, tout un flot d’aventuriers s’était rué sur la France. Un monde nouveau était né ou plutôt avait poussé comme un champignon malfaisant sur le sol profondément remué. Gambetta aperçut bien ce fumier en ébullition et les couches successives qui s’élevaient dessus ; il comprit qu’on pourrait faire quelque chose avec cela, et prononça à Grenoble, en 1882, cette fameuse harangue sur les nouvelles couches, qui est le seul discours de lui où il y ait une idée, le seul qui corresponde à une situation vraie.

La nouvelle couche existait réellement ; elle formait comme un personnel tout prêt pour qui saurait s’en servir. La nouvelle couche se composait de beaucoup de Juifs, avec un appoint de Francs-Maçons, pour lesquels le mot de conscience n’avait pas de signification ; de bou-