L’avenir seul pourra connaître le rôle plus ou moins considérable joué dans la Commune par Gambetta, représenté par Ranc, l’oblique Jacobin qui s’esquiva dès que l’affaire fut engagée.
Tranquille à Saint-Sébastien, et sentant bien ce qui était en cause, Gambetta s’abstint de dire une parole dans un sens ou dans un autre.
Peu brave de sa nature, il eut, dit-on, une crise en quittant le sol espagnol. Son sort, en effet, était aux mains de la majorité ; il semblait véritablement insensé d’espérer que cette majorité ne demandât pas de comptes à un homme qui, sans mandat aucun, s’était constitué le maître de la France.
Cette espérance insensée se réalisa cependant. Jamais les actes du gouvernement de la Défense nationale ne furent discutés. On accepta les histoires les plus invraisemblables qu’il plut à Gambetta de raconter : la légende notamment des pièces de comptabilité qu’on aurait justement choisi l’époque du 18 Mars pour envoyer à Paris, et qui auraient été détruites dans l’incendie du ministère des Finances ; le récit du second incendie, en chemin de fer, celui-là, d’autres pièces (qu’on se hâtait également d’envoyer à Paris. On ratifia le payement de 75,138,978 francs pour lesquels on n’apportait aucune justification, absolument aucune.
Cet abandon, par la majorité, des intérêts de la France et des droits de la justice, semblerait invraisemblable, si le rapport de la Cour des comptes du 31 août 1876 n’était pas là pour démontrer que ceci est de l’histoire.
L’incendie du ministère des Finances, dit ce rapport, a détruit les pièces afférentes aux payements faits à Tours.
Celles relatives aux payements réalisés à Bordeaux ont