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Sur qui pèse le plus durement le régime actuel ? Sur l’ouvrier révolutionnaire et sur le conservateur chrétien : l’un est atteint dans ses intérêts vitaux ; l’autre est blessé dans ses croyance les plus chères.

Pour l’ouvrier, la Révolution sociale est une nécessité absolue. Convaincu désormais qu’il n’y a rien au delà de la terre, pliant sous le poids d’une exploitation que les exigences du capital rendent de plus en plus rude, il se regarde comme un déshérité de la vie ; il veut posséder l’outillage industriel, comme le paysan, avant 89, voulait posséder la terre : il réclame la socialisation, l’expropriation à son profit des instruments de travail.

Tous les raisonnements que l’on tente d’opposer à ces revendications, peuvent être excellents, mais n’offrent, hélas ! qu’une valeur toute philosophique et littéraire. Au fond, dans ces questions, le Bien, le Mal n’ont qu’une signification de convention. En 1792, beaucoup de braves gens possédaient des champs, des bois, des maisons, qui n’avaient rien de féodal, qui leur venaient le plus légitimement du monde par héritage, qui étaient le fruit de l’épargne de cinq ou six générations, qui leur appartenaient au même titre que ma montre m’appartient. On a guillotiné les propriétaires et on a pris les biens.

Dès 1817 ou 1818, quand la Restauration eut passé là-dessus, la spoliation fut un fait acquis ; les anciens possesseurs saluaient parfois au passage ceux qui les avaient dépouillés.

Aujourd’hui, des conservateurs, des Chrétiens,

    répandre beaucoup de sang ; et ce peuple, de son côté, était disposé à renouveler toutes les horreurs qu’offre son histoire, et dont il a été l’agent et la victime. »