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dans un Carnaval, comme un masque de Mardi gras qui gambaderait dans un cimetière.

Ferry fut l’Archimime de Gambetta : il fut un second lui-même, mais avec cette différence qui sépare le valet du maître ; il plut ainsi à l’Union républicaine, et tranquillisa presque le pays.

Plus Franc-Maçon encore que Juif, au contraire de Gambetta, qui était plus Juif que Franc-Maçon, il était l’exécuteur prédestiné des œuvres infâmes de l’intérieur ; mais sa bassesse ne se hausse point à des coups comme l’organisation d’une guerre européenne : il n’a point les reins pour pousser cela, et ses côtés de pleutre rassuraient ceux qu’effrayait son sans-gène de drôle.

Sans doute, il est féroce contre tout ce qui est faible, et volontiers implacable contre tout ce qui est noble et généreux ; mais, au demeurant, c’est plutôt l’homme de la boue que l’homme du sang, et la France en était à regarder cela comme un bien.

A partir de ce moment, semblable au Rhin, qui n’est plus qu’un ruisseau quand il arrive à la mer, l’histoire de France n’est plus guère que l’histoire des Ferry, et l’histoire des Ferry elle-même n’est guère que l’histoire de la Banque Franco-Égyptienne.

C’est Charles Ferry qui se charge de centraliser tout et de servir de raison sociale. Ancien courtier en fleurs et plumes avant d’être employé chez Watel, il avait eu tout jeune la vocation du commerce. Jadis il était chargé de négocier sur les quais les livres qu’on envoyait à son frère ; ce qui n’est pas un crime, mais n’indique pas une situation de fortune bien florissante.

Aujourd’hui, M. Charles Ferry est vingt fois millionnaire.

Avec Marc Lévy-Crémieu, Charles Ferry organise toutes les opérations de la Banque Franco-Égyptienne.