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Les affaires, Gambetta en organisa tant qu’on en voulut : il fit le coup de Bône à Guelma, le coup de la fausse conversion avec l’aide de Léon Say ; il décida le rachat des chemins de fer d’intérêt local par l’État, qui fut si fructueux.

C’était la répétition purement et simplement de ce qui s’était fait en Allemagne. Le centre avait réussi, il est vrai, à empêcher le rachat de toutes les lignes au compte de l’Empire ; mais le prince de Bismark avait fait racheter, pour le compte de la Prusse, un certain nombre de lignes, et les Juifs, sur une opération de douze cents millions, avaient réalisé au moins cinq cents millions de bénéfice. Ils avaient agi comme on devait plus tard agir en France : prévenus d’avance, ils avaient fait tomber les actions, les avaient accaparées, et s’étaient fait rembourser au taux de l’émission.

Tout cela, pour les Juifs, était broutille.

Ils aiment, on le sait, parler par paraboles, par figures que les initiés comprennent à demi-mot. Quelques mois avant la guerre de 1870, vous ne causiez pas avec deux personnes un peu mêlées au mouvement qui se préparait, sans qu’on parlât de détourner le cours du Nil. Détourner le cours du Nil, c’était faire passer l’influence de la France à l’Allemagne. A partir de 1872, il était question de la grande affaire. Les riches en devisaient à l’Opéra ou au cercle. Les plus besoigneux d’Israël, en prenant une demi-tasse, laissaient entendre que les temps étaient proches, et qu’eux aussi allaient avoir des châteaux, des hôtels et des chasses.

Grande affaire, en effet, et si grande, qu’aucun événement de l’histoire n’aurait eu un pareil retentissement.

Les milliards que les malheureux Français avaient versés sans compter pour le budget de la guerre,