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d’une pitié méprisante à chaque séance où notre ministre remettait la question sur le tapis[1].

Pendant ce temps, la Juiverie exultait, et Crémieux, dans une séance de l’Alliance Israélite, s’écriait sur un ton dithyrambique :


Ma foi est grande devant notre situation aujourd’hui si belle ! Ah ! laissez-moi reporter tout cela à la conduite si noble, si loyale et si pure qu’a tenue à Berlin notre ministre des Affaires étrangères, notre Waddington. (Plusieurs salves d’applaudissements accueillent cette parole de l’orateur.)


Ce mot notre semble indiquer que Waddington est d’origine juive ; à moins que Crémieux n’ait voulu dire par là que le ministre des Affaires étrangères était à eux parce qu’ils l’avaient payé.

Dans un journal anglais, le Statist, un diplomate a tracé au mois d’août 1884 un tableau burlesque et narrant pour nous autres qui avons conservé un cœur français, de ce que fut notre politique extérieure livrée à tous les aventuriers de l’Europe. On se débarrassa peu à peu de tous les hommes de la carrière, pour confier nos intérêts à des Juifs de tous les pays ; quand un diplomate avait par hasard conclu un traité avanta-

  1. Ces Juifs roumains ont au moins le mérite d’avouer, avec une certaine franchise, leur horreur pour le métier des armes. Le 1er juillet 1865, on déposait, sur le bureau du Sénat de Bucarest, une pétition des Juifs, qui, pour s’exempter du service militaire, disaient ceci :
      « Comme nous autres Juifs sommes en général des peureux qui ne savons pas seulement tirer un lièvre, — motif pour lequel nous avons perdu notre patrie et gémissons depuis deux mille ans d’une situation inférieure à tous, — nous ne pouvons pas être utiles au pays comme soldats. » (Archives israélites, année 1865.)