Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cents individus qui, depuis 1870, avaient commis des délits de droit commun, et qui se promenaient tranquillement, comme Challemel-Lacour, qui n’a jamais payé les cent mille francs auxquels il avait été condamné pour la part prise par lui dans le pillage de l’établissement de Caluire. Les conservateurs, comme toujours, firent passer leur amitié de salons et d’Académie avant l’intérêt public : au lieu de prendre un homme d’action comme Raoul Duval, ils prirent le malheureux Beulé, qui se couvrit d’un tel ridicule qu’il se tua de désespoir.

Le vrai coupable cependant, ce fut le maréchal de Mac-Mahon. Il avait lui-même pris l’initiative du Seize-Mai, que rien ne rendait indispensable à ce moment ; il avait répété sur tous les tons qu’il ne reculerait pas : il refusa d’appeler au ministère de la Guerre le général Ducrot, qui se déclarait prêt à prendre les mesures que nécessiteraient les circonstances.

Le général Ducrot, dans cette triste période de notre histoire, fut le seul en effet qui ait été constamment résolu à se sacrifier, au besoin, pour le salut du pays. Il avait donné, avant 1870, avec autant d’indépendance que de fermeté, des avertissements qui auraient pu conjurer les périls de la guerre. La paix signée, il fit les plus persévérants efforts pour décider les Princes d’Orléans à prêter au Chef de leur Maison un concours loyal et dévoué. La restauration de la Monarchie par l’union des Princes et de leurs partisans était à ses yeux la solution vraiment nationale, garantissant la France contre tous les périls de l’avenir.

Il cherchait à amener à ses idées ses principaux compagnons d’armes. A l’un des plus considérables d’entre eux, très attaché à Napoléon III, il disait souvent :