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vient ! Montjoie-Saint-Denis ! En avant les fils des preux ! »

Le pauvre Roi ne songeait pas à venir ; il s’en allait, au contraire. L’effet que produisit sa mort, attesta une fois de plus la place que tenait dans le monde l’idée qu’il représentait. La postérité, sans accepter les hyperboles des journaux boulevardiers. sera respectueuse pour cette figure ; elle s’expliquera qu’un tel homme n’ait pas eu le courage de régner sur un peuple qui tue les princes qui ne lui ont fait que du bien, et qui adule les tribuns qui l’ont leurré et ruiné.

A des nations chrétiennes, il faut de bons pasteurs de peuples, comme furent si longtemps les Bourbons ; à des pays affolés et exaspérés par les idées révolutionnaires, il faut des belluaires.

Le comte de Chambord n’était pas de cette race, et, tout en encourageant ses partisans dans leurs espérances les plus aventureuses, tout en continuant sans doute de prier pour la France, il s’est peu à peu détaché d’elle. Je dirai presque qu’il s’en est détaché trop : car on eût aimé trouver dans son testament un mot pour tant d’hommes qui avaient défendu sa cause, un remerciement à des écrivains comme ceux de l’Union, un legs, sur 17 millions, pour ces Cercles ouvriers qui sont un si noble essai de socialisme chrétien.


VI


Après avoir laissé passer l’occasion et n’avoir travaillé que très mollement à amener la seule solution possible, les hommes d’État qui dirigeaient si malheureusement le parti conservateur, eurent quelques velléités de réagir au Seize-Mai ; ils auraient réussi, s’ils avaient eu la moindre énergie. Qui ne connaît,