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Jules Favre, du moins, eut la satisfaction de faire fusiller, sur les marches du Panthéon, Millière, qui n’avait pris aucune part à la Commune, et qui était coupable seulement d’avoir révélé au monde que la vertu de Thraséas avait des trous. La Limouzin, plus heureuse, a connu les joies du triomphe complet, et c’est sans crainte pour l’avenir qu’elle a vidé son verre au Chat noir, en buvant à la santé d’Atthalin.

C’est égal, elle s’est rudement défendue, la malheureuse ! Songez à ce que c’est que d’avoir affaire, dans de telles conditions, à la magistrature prostituée d’aujourd’hui, de quel poids pèse cette force entre des mains corrompues ; rappelez-vous les injures qu’on adressait à cette femme en perquisitionnant chez elle ; les fausses rétractations d’elle publiées par la véridique Agence Havas ! Regardez aussi ce qu’avait cette créature pour lutter : les meubles à l’Hôtel des ventes, les nippes saisies, plus de domicile, la perspective d’habiter dans un fiacre en quittant l’audience… Elle a tenu bon, elle a déjoué le truc de la lettre refaite et tous les Grévy : président Grévy, général Grévy, maître des requêtes Grévy, ont été brûlés par le venin de la bête aux abois.

Examinez ce qu’avaient les gens de l’Union générale pour résister : l’argent, l’influence sociale, les hautes relations. On leur avait offert une combinaison de quarante journaux, qui auraient ouvert un feu nourri sur les Juifs ; ils pouvaient, à force d’outrages, amener les magistrats qui avaient dirigé