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betta, qui s’était permis de conclure des emprunts sans l’autorisation du pays ; le châtiment d’un Ferry, d’un Jules Favre.

Non seulement les catholiques trahirent le mandat de justice qui leur avait été confié contre les hommes du 4 Septembre, mais ils laissèrent la répression de la Commune s’accomplir dans des conditions de sauvage iniquité.

La Monarchie française exerçait virilement et chrétiennement sa fonction de justice : elle avait des gibets pour les financiers concussionnaires, les Enguerrand de Marigny et les Semblançay ; de beaux échafauds de velours noir pour les Nemours, les Saint-Pol, les Biron, les Montmorency, les Marillac.

La Restauration, même dans ses défaillances et sa mollesse, n’eut pas la répression vile : elle ne prit pas le petit soldat ; elle prit le maréchal prince de la Moskowa, le général Mouton, La Bédoyère, allié aux plus nobles familles de France.

La République fut impitoyable aux humbles et trembla devant ceux qui avaient une apparence de situation, devant ceux qui avaient la noblesse bourgeoise, qui possédaient le bouton de jade du mandarin, qui étaient inscrits sur un tableau quelconque.

Tous ceux qui furent passés par les armes à Satory — à part Rossel — furent de pauvres diables, des minus habentes, des gens sans relations. Thiers avait accordé la grâce de Gaston Crémieux ; ce fut le général Espivent de la Villeboisnet qui le fit exécuter, pour ainsi dire, de son initiative personnelle. Crémieux devait être fusillé en même temps qu’un chasseur à pied. Les membres de la gauche, naturellement, ne s’occupèrent en aucune façon du pauvre pioupiou : chair à canon, bon à tuer ; ils intercédèrent pour l’homme intelligent,