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On entendit un son de clairon. Un silence énorme, comme dirait Gustave Flaubert, emplissait les rues. Chacun se taisait et tenait invinciblement les yeux attachés sur la Colonne, en avant de laquelle les câbles se raidissaient. Il était un peu plus de cinq heures du soir ; de temps en temps, quelques coups de canon lointains semblaient une salve funèbre tirée du fond des horizons invisibles.


Un homme a vendu un Dieu qui venait porter au monde des paroles de miséricorde et d’amour : il s’appelait Judas, et il était Juif.

Un homme a vendu une femme qui s’était confiée à lui : il s’appelait Simon Deutz, et il était Juif.

Un homme, devant les Prussiens, a donné le signal pour renverser sur un lit de fumier le monument de nos vieilles gloires : il s’appelait Simon Mayer, et il était Juif[1].

Cette trinité sublime : Dieu, la Femme, le Génie ; cette triple forme de l’idéal : la Divinité, la Beauté, la Gloire, de tout cela le Juif a fait de l’argent.

Livrée à la Prusse par les Juifs allemands qu’elle avait accueillis, saignée à blanc par Gambetta, désho-

  1. Par un rapprochement singulier, ce fut encore un Juif qui joua le principal rôle dans cette scandaleuse cérémonie de l’installation de Cazot comme président de la Cour de cassation, qui a déshonoré à jamais notre grande magistrature.
      On croyait, jusqu’au dernier moment, que nul président de chambre ne consentirait à recevoir l’administrateur fondateur d’une compagnie financière aujourd’hui en faillite, l’homme taré dont la nomination était un soufflet sur la joue de chaque magistrat.
      Quand, le mercredi 25 avril 1883, on entendit Bédarrides inviter Cazot à prendre possession de son siège, une huée s’éleva, soudaine, irrésistible, unanime. « Huissiers, faites faire silence ! » s’écria Cazot exaspéré.
      Ce fut tout. Cette scène si courte est restée présente à la mémoire de tous ceux qui en ont été les témoins indignés.