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Nous avons, dans l’ouest de la France, aux environs du Mans, pu constater par nous-mêmes que les Juifs que l’armée allemande traînait à sa suite, louaient à la journée des soldats prussiens et se faisaient accompagner par eux dans les villages. Frappant à une maison, les Juifs exhibaient un parchemin crasseux, revêtu de timbres plus ou moins authentiques. La traduction de ce papier, on la devine, un mot suffit à la rendre : Réquisition. Comment le paysan aurait-il pu résister ? les soldats étaient là, comme une preuve menaçante. Ils livraient leurs bestiaux, que l’on allait vendre…


Bismark, en voyant arriver Jules Favre à Versailles, avait sifflé l’hallali.

La Juiverie cosmopolite, qui avait inspiré, commandité, mené, prolongé la guerre, devait figurer dans le triomphe : elle entra à Paris derrière les cuirassiers blancs.

Un écrivain qui sait peindre, M, René de Lagrange, a fixé cette scène avec un accent de vérité incroyable, dans une étude qui est une des rares pages exactes qu’on ait écrites sur les événements de 1870-1871.


Ce ne fut pas l’armée, écrit M. René de Lagrange, que nous aperçûmes en premier lieu ; ce fut l’état-major. qui, évidemment, faisait l’office d’éclaireurs. Cette avant-garde arrivait au trot, jetant un œil inquiet, à droite et à gauche, sur la haie des deux côtés. Les cavaliers qui composaient cette escorte, — je les vois encore, — étaient presque tous des hommes de haute taille et de puissante stature, se tenant à cheval comme des écuyers de race. Ils portaient pour la plupart l’uniforme brillant des cuirassiers. Coiffés de casques dont le cimier portait des animaux chimériques, revêtus de cuirasses ornées d’armoiries en relief ou d’écussons en métal, ces cavaliers étincelaient sous les premiers rayons d’un soleil de mars.

Cette petite escorte, au milieu de laquelle on distinguait le roi de Prusse et M. de Bismark, tout armée qu’elle fût,