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comme à tous les Juifs, est qu’on peut tout se permettre avec les Français ; il organise ces fameux lunchs ecclésiastiques où assistent les futurs conseillers de Paul Bert.

Habillé par Worth, il porte un costume de charlatan, il étale un luxe de dentelles qui fait rêver les femmes.

Le siège commence : cet acrobate à bas violets chausse les bottes à l’écuyère, il est aumônier général des ambulances, il galope aux avant-postes, et ses cavalcades l’entraînent toujours si près de l’ennemi, qu’il aurait le temps de lui jeter quelques renseignements utiles sur la ville assiégée.

Quand tout est fini, il éclate de rire au nez de ceux qu’il a dupés ; il jette sa robe de monsignor dans les coulisses d’un petit théâtre ; il inspire des publications pornographiques sur les cocodettes du second Empire ; il parade à l’Opéra, où les plus grands seigneurs admettent ce prêtre indigne dans leur loge ; l’après-midi, vous le rencontrez à cheval au bois de Boulogne, où il fait le salut militaire au général de Galliffet, qui, d’un geste de la main, lui renvoie une bénédiction épiscopale. Enfin, légèrement démonétisé, il finit par aller se marier, de la main gauche, à Bruxelles[1].

En choisissant un pareil intrigant pour confesseur, la pauvre femme, qui a payé si cruellement tant d’imprévoyance, obéit au sentiment général qui éloigne de

  1. Le frère de ce Bauer remplit à Madrid le rôle que remplit en Belgique le nommé Lambert, qui a épousé une Rothschild : il est l’agent général de la Juiverie en Espagne. Le vicomte Bresson, premier secrétaire de l’ambassade de France et maintenant chargé d’affaires à Belgrade, venait avec sa femme jouer la comédie de société chez lui, tantôt du Feuillet, tantôt du Gozlan. Vous devinez le mépris qu’inspirait aux Espagnols, si fiers et ai dignes, l’avilissement devant un Juif du représentant officiel de cette France d’où sont sortis les Bourbons d’Espagne.