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faire du vacarme autour de cette escroquerie d’un caractère si banal en réalité ! Comme on voit que les Juifs conduisent l’intrigue, à l’importance que prend tout à coup la chose ! Tout se met en mouvement à un signal, et les plus passionnés sont naturellement ceux qui ne sont pas dans le secret.

Cagliostro ne fut pas dans ces épisodes scandaleux un simple escroc, ni même un thaumaturge vulgaire ; il fut une manière de prophète. Le Juif, en effet, et c’est un fait que j’ai remarqué maintes fois, aime à annoncer par des paraboles et des figures le mal qu’il prépare. Dans le plus secret des agents il y a toujours le nabi.

Joseph Balsamo remplit ce rôle d’avertisseur, et, afin qu’elle n’en ignorât, vint déclarer à la reine qu’elle appartenait à la Fatalité et que rien ne pouvait la sauver.

Au moment où, par le phénomène de la suggestion, Cagliostro faisait apercevoir à la reine une tête coupée dans une carafe, la chute des Capétiens était décidée en effet. En 1781, l’illuminisme allemand et l’illuminisme français avaient opéré leur fusion au couvent de Willemsbad ; à l’assemblée des franc-maçons de Francfort, en 1785, la mort du roi du Suède et celle de la reine de France avaient été décrétées[1].

  1. Ces faits sont aujourd’hui hors de conteste.
      « Il y a dans mon pays, écrit le cardinal Mathieu, un détail que je puis vous donner comme certain. Il y eut à Francfort, en 1785, une assemblée de francs-maçons, où furent convoqués deux hommes considérables de Besançon, qui faisaient partie de la société : M. de Reymond, inspecteur des postes, et M. Maire de Bouligney, président du parlement. Dans cette réunion, le meurtre du roi de Suède et celui de Louis XVI furent résolus. MM. de Reymond et de Bouligney revinrent consternés, en se