Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un matin, les ministres de ce doge austère eurent la funeste idée de s’attaquer à la Limouzin et de s’introduire dans ce domicile qui n’avait rien d’un couvent.

A partir de ce jour on fut en pleine incohérence. On comprit ce qu’était vraiment ce régime où rien ne tenait plus debout ; l’interlopie la plus échevelée sembla entraîner, comme dans une sarabande fantastique, tous les représentants de l’autorité.

Dès le début, le hasard qui dégonfla la Vertu en baudruche de l’Élysée, eut un côté exceptionnellement gai. La Fatalité présida à tout, non point la Fatalité qui dénoue les grands drames de l’Histoire et conduit à leur perte les illustres acteurs de la scène humaine, mais une Fatalité d’opérette.

Aucun mandat d’amener n’avait été lancé contre la Limouzin ; elle était seulement mandée au cabinet d’Atthalin, et il est certain que l’affaire eût été étouffée dès que l’amie de Caffarel eût laissé soupçonner tout ce qu’elle savait. Le malheur voulut pour Grévy que trois reporters, après déjeuner, allassent de concert interwiever la dame au moment où elle partait pour se rendre chez le juge d’instruction ; elle les prit pour des agents chargés de l’arrêter ; ils ne dirent ni oui ni non, s’offrirent à accompagner la Limouzin, lui firent faire une longue promenade en fiacre, et la déposèrent enfin au Palais après qu’elle leur eut tout raconté.

« Un crayon à la main, l’implacable Atthalin »