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furent superbes ; les mères souvent jetèrent elles-mêmes leurs enfants dans les flammes, de peur qu’on ne les baptisât.

Les Juifs furent plus durement traités par Philippe le Bel que par aucun de ses prédécesseurs : l’édit de 1306 les expulsa, et en même temps ordonna la confiscation de tout ce qu’on put saisir de leurs biens.

Tour à tour chassés et rappelés, ils apparurent encore quelque temps_ parmi nous. Jean le Bon, en arrivant au trône, paraît avoir voulu tenter une décisive épreuve, et il la tenta dans des conditions de loyauté très frappantes : on assura aux Juifs un séjour de vingt ans. Charles V et Charles VI confirmèrent ces dispositions.

Avec leur incroyable obstination dans le mal, les Juifs continuèrent à poursuivre leurs intrigues multiples ; ils recommencèrent à ruiner le pays par l’usure, ils se procurèrent des hosties pour les profaner, ils égorgèrent des enfants le Vendredi saint. Naturellement, le peuple, moins patient qu’à présent, hurla ; les prédicateurs tonnèrent, et les rois durent adopter de nouveau des mesures préservatrices.

Charles VI prit enfin, le 17 septembre 1394, un arrêt d’expulsion définitif ; il bannit les Juifs de ses États à perpétuité, et leur défendit d’y demeurer sous peine de la vie.

Pour leur permettre de liquider leurs affaires, on prolongea même leur séjour de deux années, après lesquelles ils durent décidément quitter la France pour toujours.

Cette date de 1394 est une des dates les plus importantes de notre histoire. Les rois ont tour à tour essayé de la sévérité et de la douceur : il est désormais prouvé que le Juif ne peut s’acclimater en France. Les races