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III


Saint Louis, ce chevalier sans peur, qui réunit en lui ces deux formes de l’idéal, le saint et le paladin, semble ne s’être décidé à des rigueurs contre les Juifs que lorsque la nécessité de garantir ses sujets contre eux le commanda absolument.

L’ordonnance de 1254 défend seulement aux Juifs de se livrer à l’usure, d’attaquer et de blasphémer les croyances des Français au milieu desquels ils vivent ; elle leur enjoint de se livrer à un travail honnête.

C’est dans ce sens encore que Napoléon essayera de résoudre la question ; et quand ils auront à leurs trousses toute l’Europe exaspérée, révolutionnée, ruinée par eux, les Juifs modernes, si fiers aujourd’hui, seront bien contents de ne pas trouver en France un souverain plus sévère que saint Louis.

Les Juifs, en effet, depuis Philippe-Auguste, avaient dû prendre des précautions nouvelles : les temps allaient devenir de plus en plus mauvais pour eux.

Prenez donc, au moment des expulsions, la collection de la République française, du Juif Gambetta ; du Rappel, du Juif Paul Meurice ; de la Lanterne, du Juif Eugène Mayer ; du Paris, du Juif Veil-Picard ; des Débats, où le Juif Raffalovitch partage l’influence avec Léon Say, l’homme des Rothschild : ils poussent des cris de joie sauvage au spectacle de ces pauvres religieux obligés d’abandonner leur œuvre commencée, de dire adieu à ces élèves qui sont leur unique famille dans le monde.

Il faut rendre cette justice aux Juifs, si insolents et si méprisables dans la prospérité, qu’ils supportent admirablement l’adversité. Dans les persécutions ils