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Les chrétiens ne se soutiennent jamais ; mais ils s’aiment entre eux, ils ont plaisir à se voir. Les Juifs, au contraire, se soutiennent jusqu’à la mort, mais ils ne peuvent pas se sentir ; ils se font horreur à eux-mêmes, et, dès qu’ils ne sont plus en affaires, ils se fuient comme des damnés.

Souvent il y a un fin sourire sur ces visages, à la pensée de quelque bon tour joué au chrétien. À ces accès de joie mauvaise succède parfois une expression de naïveté. Ce représentant de la civilisation en ce qu’elle comporte de plus aigu, de plus raffiné, de plus morbide, a l’astuce du sauvage ; il en a aussi la vanité naïve.

A l’enterrement de Louis Blanc, je regardais dans la rue de Rivoli se ranger les députations, et j’examinais avec un plaisir indicible la façon dont tous ces individus, à la barbe jaunâtre et sale, se carraient sous le grand cordon bleu du franc-maçon. Il y avait, dans ces gens à mine basse, une satisfaction puérile d’être là, en face des Tuileries, respectés par les gardiens de la paix, ayant une importance, un rôle dans une cérémonie quasi officielle, portant un costume qui les distinguait des autres. Le Juif est plus souvent ainsi qu’on ne le croit. Quand il vous raconte qu’il a reçu une distinction quelconque, une médaille de chocolat dans une exposition, il vous fixe bien pour voir si vous ne vous moquez pas de lui ; ce qui est sa crainte perpétuelle : alors sa face pâle et exsangue s’éclaire d’un rayon de bonheur pareil à celui qui illumine souvent les enfants.