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Prenez MMe de Païva : elle naît dans une famille de Juifs polonais, les Lachmann[1] ; elle épouse un pauvre petit tailleur de Moscou, et l’abandonne pour venir à pied à Paris chercher aventure. Elle connaît, sur le pavé parisien, toutes les extrémités de la misère, toutes les horreurs de l’amour vénal ; épuisée, elle tombe un jour d’inanition dans les Champs-Élysées, et se jure à elle-même que ce sera là que s’élèvera son hôtel, lorsque le sort, dans lequel elle a foi, l’aura enfin favorisée.

Elle épouse, de la main gauche, un pianiste juif, le célèbre Herz, qui la présente aux Tuileries comme sa femme légitime ; on reconduit ; elle se promet de se venger. Herz, ruiné et chassé par elle, s’enfuit en Amérique ; elle épouse alors, cette fois régulièrement, un Portugais, le marquis de Païva, qui se brûle la cervelle peu après. Maîtresse d’un Prussien, le comte Henkel, elle manie l’or à pleines mains ; elle reçoit des hommes politiques, des diplomates, des écrivains, des artistes d’un certain ordre, dans cette demeure féerique des Champs-Élysées dont les splendeurs n’ont d’égales que celles de la terre seigneuriale de Pontchartrain.

Avec l’intelligence de sa race, que doublent le ressentiment et la haine, elle organise, quelque temps avant la guerre, l’espionnage prussien contre nous : ce que lui rendent facile ses relations avec beaucoup de célébrités politiques, qui venaient raconter là nos

  1. La marquise de Noailles, en premières noces comtesse Schwlkoska, est également une Lachmann, sans que nous sachions si la famille est la même. Ce mariage seul explique qu’un homme qui porte un tel nom ait servi si longtemps le méprisable gouvernement des décrets.