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LES LIVRES A CLEF

n’est plus possible d’ignorer maintenant qui précéda Adolphe, ou, si l’on aime mieux, Benjamin Constant et qui lui succéda. Ce livre est, du reste, fort bien analysé dans la « Revue des Romans » (T. 1, pp. 144, 145.) En somme, on l’a considéré comme une sévère réplique à Corinne et à Delphine, ces deux romans célèbres, dans lesquels Mme de Staël passe pour s’être dépeinte elle-même, mais en s'idéalisant beaucoup, si l’on peut ainsi parler.

ADOLPHE ou la prédiction accomplie, roman devenu historique, par Mme Grandmaison Van-Esbecq. — Paris, A. Costes, 1814, 2 vol. in-12.

La première édition de ce roman (Paris, Lepetit, 3 vol. in-12) parut en 1797, sous le titre « d’Adolphe ou la Famille malheureuse. »

« Dans un cadre fabuleux et sous des noms supposés, dit Girault de Saint-Fargeau, l’auteur retraçait une partie des revers de la famille des Bourbons. Mme la duchesse d’Angoulême voulut bien accepter la dédicace de la nouvelle édition, où elle est représentée sous les noms de Mathilde, princesse de Lombardie. Mathilde éprouve de grands malheurs ; elle est en proie à une foule de vicissitudes, et son existence, un peu aventureuse, n’a pas un rapport très marqué avec les infortunes de la fille de Louis XVI ; mais en dépouillant cette princesse du rang suprême, et en la plaçant dans l’obscurité, l’auteur a soigneusement retracé les vertus, la pieuse résignation, le dévouement de la princesse à laquelle il est fait allusion. »

ADONIDE, nouvelle historique, par Edme-Théodore Bourg, plus connu sous le nom de Saint-Edme. — Paris. Tenon, Pigoreau, 1825, in-12, 3 fr. 50.

« C’est, dit Quérard, sous des noms supposés, l’histoire de l’empoisonnement de Mme la comtesse Cerzé-Lusignan, attribué au mari de cette dame et à Mme la duchesse de Bellune. » Rédigée sur les mémoires du jeune officier, époux de la victime, elle donne, sur les événements antérieurs, des détails qui éclaircissent plusieurs points de cette déplorable affaire. (Voir les journaux du temps et aussi la « Revue des Romans ». T. II, pp. 244-245.)

advantures (les) d’ircandre et sophonie, par Humbert.

Voir : Cléodonte et Hermelinde.

ADVANTURES (LES) DE LA COUR DE PERSE, divisées en sept journées, où, sous des noms estrangers, sont racontées plusieurs histoires d’amour et de guerre arrivées de nostre temps, par J. D. B. — Paris, chez Nicolas de la Vigne, près la Porte Saint-Marcel. 1629, in-4, et Paris, 1629 ; Pomeray, in-8.

Les initiales J. D. B., désignent Jean Baudouin, qui a signé l’épître dédicatoire « à Monsieur Scarron, sieur deVaure, » cousin-germain du célèbre et malheureux Paul Scarron ; mais Jean Baudouin n’a été que l’éditeur de ce livre, dont l’auteur véritable est Mme de Guise (Louise-Marguerite de Lorraine), devenue plus tard princesse de Conti. C’est ce qui résulte d’un excellent travail de M. Paulin Paris, publié dans le « Bulletin du Bibliophile » (juin 1852, pp. 820-828). Dans cette étude, le savant et regretté litté-