Page:Drujon - Essai bibliographique sur la destruction volontaire des livres, 1889.djvu/40

Cette page n’a pas encore été corrigée
30
DE LA DESTRUCTION VOLONTAIRE DES LIVRES



126. — Salon de 1845, par Baudelaire-Dufays. Paris, 1845. In-12. — Salon de 1846, par le même ; id. ibid. 1846.

Ces deux salons, dit M Monselet, sont extrêmement rares, le futur auteur des Fleurs du Mal, qui signait alors : Baudelaire-Dufays, en ayant détruit beaucoup d’exemplaires. Ils ont dû être réimprimes dans ses œuvres complètes.

127. — Sapho, par Æmilia Julia (Miss Emily Clarke). Paris, librairie nouvelle 1857. In-8° de 100 p.

Ouvrage qu’il ne faut pas confondre avec la Sapho publiée, Tannée suivante, sous le nom de la comtesse de Chabrillant (Paris, Lévy, in-18). Lamartine, qui protégeait les débuts littéraires de cette jeune et charmante Anglaise, l’engagea à supprimer sa Sapho comme étant fort au-dessous de ses moyens. Miss Clarke dut suivre ce conseil du maître, à en juger par l’extrême rareté de son petit livre.

128. — Scénologie de Liège, ou lettre sur les théâtres et leurs modifications, depuis la fin du moyen âge jusqu’à nos jours… (par Frédéric Rouveroy). Liège, impr. N. Redoulé, 1844. In— 12 de 280 p.

Ouvrage devenu assez rare, l’auteur ayant retiré tous les exemplaires mis dans le commerce. Il avait emprunté presque tout ce qu’il dit sur le théâtre liégeois au xvHi* siècle à un travail inédit de H. Hamal, dernier maître de chapelle de la cathédrale de Saint-Rambert. L’étendue et la révélation de cet emprunt n’ont peut-être pas été étrangers à la détermination prise par Rouveroy à l’égard de son livre.

129. Science (la) sans-culottisée, premier essai sur les moyens de faciliter l’étude de l’astronomie et d’opérer une révolution dans l’enseignement par le citoyen Decremps. Paris, an II. In-8®.

Livre singulier et rare ; l’auteur, revenu plus tard à des sentiments moins exaltés, fit, tant par lui-même que par ses amis, tous ses efforts pour rechercher et détruire cette curieuse plaquette, témoignage importun de son sans « culottismc d’antan.

130. — Suite de la Panhypocrisiade, le spectacle infernal du xix « siècle par Népomucène Lemercier, membre de l’Institut de France. Paris, Doyen, 1832. Gr. in-8® de 119 p. plus le titre.

Ce poème n’a pas été mis en vente ; l’auteur menacé de saisie et de poursuites correctionnelles, renonça à le faire paraître et le fit en partie détruire ; il se contenta d’en offrir discrètement quelques exemplaires à des amis sûrs, notamment à Charles Nodier, son collègue à TAcadéraie.

131. — Suite du quatrième livre de l’Odyssée d’Homère, ou les Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse. Paris, veuve Claude Barbin, 1699. 5 vol. pet. in-i2.

D’après Charles Nodier, cette véritable première édition complète du Télémaque, critiquée et poursuivie comme l’on sait, aurait été, suivant toute apparence, retirée du commerce par l’auteur lui-même. — La famille de Fénelon en aurait de son côté fait disparaître nombre d’exemplaires.