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DE LA DESTRUCTION VOLONTAIRE DES LIVRES



107. — Organt, poème en vingt chants. Au Vatican (Paris), 1789. 2 vol. in-18.

Ce poème, aussi médiocre et insipide que licencieux, est Tœuvre du célèbre conventionnel Saint-Just. Il est extrêmement rare, l’édition originale ayant, dit-on, été détruite, aussi exactement que possible, par les soins de l’auteur, t La Bibliothèque du roi même ne la possède pas », dit le savant rédacteur du catalogue Pixérécourt. Une réimpression de cette production lubrique a été faite en Belgique, il y a quelques années. Elle est assez jolie et est devenue elle-même assez rare.

108. — Osservationi nella volgar lingua di Lodovico Dolce. Vinegia, Gab. Giolito, 1550. In-8°.

Edition originale de Touvrage qui fixa le mieux les lois de la langue toscane, au xvi* siècle ; il eut, en treize années, huit éditions devenues toutes fort peu communes, car, par un scrupule bien rare autant que louable, l’auteur se ruina presque à en retirer delà circulation, autant qu’il le put, tous les exemplaires, à cause des erreurs qui lui étaient échappées.

109. — Le Parvenu, légende composée de la nature, du présent, passé et avenir, avec évidence pure et simple de tout ce qui sert à former l’esprit ; où verra-t-on (sic) que cil qui a Tintelect (sic) dur sera confondu par son ignorance, tout ainsi comme le docte aura pouvoir de s’endoctriner d’iceux mistères (sic) Alpha et Oméga. Imprimé vers la fin de la trente-huitième année de l’auteur, en Philopotamie, s. d. In-12.

Ce fragment d’un ouvrage composé par son auteur, à l’aide d’une petite presse portative, ne consiste qu’en vingt-deux pages chiffrées, plus le frontispice au verso duquel est une épître dédicatoire de dix-neuf lignes. Si l’on en juge par le titre, cet écrit pourrait permettre de classer son auteur anonyme dans un rang honorable parmi les fous littéraires. D’après Brunet, le seul exemplaire connu provient de la bibliothèque du duc de La Vallière et appartenait, en dernier lieu, à M. Hubaud, de Marseille. On y trouve cette note manuscrite : a Il n’y a jamais eu que ceci d’imprimé et c’est le seul fragment qui existe de l’ouvrage, la planche ayant été rompue et le reste du manuscrit ayant été brûlé par l’auteur, qui craignait d’être surpris en l’imprimant luimême. »

110. — Péchés de jeunesse, par Alexandre Dumas fils. Paris, Fellens et Dufour, 1847. Gr. in-8* ».

Ces poésies, imprimées d’abord sous le titre de Préface de la vie, titre qu’on retrouve en haut de toutes les pages, ont été recherchées et supprimées par l’illustre écrivain. M. Ch. Monselet en possédait un exemplaire auquel il avait joint une lettre, à lui adressée par l’auteur, se terminant ainsi : « …Où diable vous êtes-vous procuré ce volume ? Il s’en est vendu en tout quatorze exemplaires. »