Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fabriquent des étoiles avec le suc, avec l’âme même des fleurs.

Il y a des endroits où les oiseaux ne chantent jamais ; où ils se plaignent. Ici.

* * *

Une longue séparation, l’impossibilité de me rapprocher de toi, d’agir dans ce but, toutes les forces du cœur repliées sur ton souvenir : me préserve ce souvenir même de la sentimentalité ! Non qu’elle soit vide de douceur, elle en a peut-être trop, elle engourdit, elle paralyse ; non qu’elle me paraisse ridicule, cela m’est égal ; mais elle n’exprime pas assez noblement l’amour.

Je n’imagine pas volontiers un homme qui meurt d’une façon sentimentale. On souffre autrement. On aime autrement. On s’arrange.

La tendresse, l’humilité, l’abaissement, des larmes dans quelques occasions, des contrastes et ces subtilités qu’adorent les