Certes, autrefois, devant un ciel pur j’étais sans refuge ; mais qu’il y ait le moindre petit nuage et je m’y réfugie, je m’y cache.
Et on me demande : « Où es-tu ? à quoi penses-tu ? » et l’on ne voit pas dans le ciel un nuage.
Le corps penché comme un haleur, je marche, je marche jusqu’à ce que j’aie oublié que je suis seul.
Le soir, lorsque le brouillard monte (ah ! laisse délirer la triomphale couleur jaune), lorsque tout est pareil à moi, et les quatre murs noirs de l’ombre, et l’aride silence, et point d’écho, je sors.
Je foule la feuille deux fois morte. Je m’adosse au tronc d’un arbre dépouillé ; un lierre épais et bleu pend autour de moi. Il me semble que je vais pouvoir sortir de moi-même, devenir l’un de ces frêles