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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

désirer, cette œuvre importante entre toutes[1], à bonne fin ?

Telle est la question que se pose en ce moment l’Europe, et, bien que tout fasse présumer qu’elle

  1. Pour donner une idée à nos lecteurs de cette importance, nous croyons ne pouvoir mieux faire que de reproduire ici l’article suivant publié par le journal La Liberté, le 29 janvier dernier.

    « Alexandrie, le 18 janvier 1870.

    « Quoiqu’il advienne du projet des membres de la Commission internationale on ne peut former qu’un vœu, c’est que la justice acquiert ici l’unité qui lui manque, et cela, non-seulement dans l’intérêt de la fortune des Européens, mais aussi en vue de leur sécurité personnelle.

    « Ainsi, à Alexandrie, par suite de la multiplicité des juridictions, l’impunité semblait acquise à certaines bandes composées de Grecs, de Maltais, de Dalmates, etc., à qui l’on attribue la plupart des crimes commis dans ces derniers temps.

    « Déjà le mois passé, un fait d’une audace inouïe avait jeté le trouble parmi la population européenne du Caire.

    « Six hommes très-bien mis étaient entrés, vers sept heures du soir, dans le plus élégant café de la ville. Les consommateurs abondaient. Deux de ces hommes restent en sentinelle au rez-de-chaussée. Les quatre autres