Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

Nous dirons ailleurs comment la prudente fermeté de M. de Lesseps para à ce danger.

Ce qu’il nous importe d’établir ici c’est que le motif qui servit de prétexte à cette décision était tout à l’honneur du nouveau khédive.

De corvéable à merci qu’il était auparavant le fellah égyptien était devenu sous le gouvernement de Mohammed-Saïd corvéable salarié, si l’on peut ainsi parler, c’est-à-dire que forcé de remplir une tâche, il était du moins rétribué pour son travail. Ismaïl Ier complétait cette œuvre d’amélioration : du corvéable salarié, il faisait un travailleur libre.

La sollicitude de ce prince pour le peuple dont les destinées lui sont confiées, ne s’est point bornée à cette importante réforme sociale, et dès le début de son règne on l’a vu s’occuper avec une infatigable ardeur de toutes les branches d’industrie et d’administration inaugurées par son prédécesseur.

L’Égypte a continué à se transformer rapidement. Les voies ferrées se multiplient, les villes, sans compter celles que le percement de l’isthme a fait surgir comme par enchantement, ont pris un aspect nouveau, et l’agriculture en particulier est dans une voie de progrès telle que, au dire des