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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

récolte, Mohammed-Saïd a supprimé toutes les douanes intérieures, aboli tous les droits exorbitants et les règlements arbitraires qui entravaient la navigation[1] .

Pendant que la noble terre des Pharaons recou-

  1. Unique propriétaire du sol, Méhémet-Ali en était aussi l’unique cultivateur et le commerce des produits du sol était tout entier en ses mains. « En cela, d’ailleurs, il n’avait rien innové, s’il était simplement mis au lieu et place du Sultan, lequel était désintéressé par un tribut régulièrement payé. »

    Le système du monopole commercial adopté par ce prince se liait à un système de culture que lui-même se réservait le droit de diriger et qui comprenait la totalité du sol. Chaque année il décidait quelle culture devait être spécialement développée, c’était tantôt le riz, tantôt le blé, tantôt l’indigo et le coton. Alors et sur son ordre telle ou telle zone était dévolue à tel ou tel produit.

    Quant au cultivateur, fécondant de ses sueurs un sol qui ne lui appartenait pas, il n’avait ni le choix du genre de culture imposé à la terre, ni la disposition de la récolte en provenant. Cette récolte faite, le produit en était porté dans les magasins de l’État. Une partie servait à acquitter la contribution foncière à laquelle était soumis chaque paysan comme s’il eut été propriétaire du sol ; le reste était acheté au compte du gou-