Page:Drohojowska - L'Égypte et le canal de Suez.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

fondateur de sa race avait établi partout le monopôle de l’État ; Saïd-Pacha, au contraire, a inauguré dans toutes les branches de l’industrie et du négoce aussi bien que dans la division et la possession même du sol, le régime de la liberté qu’étend et développe aujourd’hui avec succès son successeur, Ismaïl-Pacha.

Non content d’accorder au cultivateur le droit de posséder le sol qu’il exploite, de l’augmenter ou de l’aliéner à son gré et enfin de disposer de sa

    hammed-Saïd comporte le blâme de celle de Méhémet-Ali ? Nullement… Saïd-Pacha n’a fait, à notre avis, que compléter avec discernement l’œuvre du fondateur de sa race. Quand celui-ci prit en main l’administration de l’Égypte ruinée et découragée, il comprit que la liberté serait une nourriture trop forte, un air trop vif pour l’agriculture et le commerce agonisants ; il les soigna en malades qui eussent péri, si on les eut abandonnés à la simple opération de la nature… La guérison devait être rapide et complète. L’agriculture sur les bords du Nil ayant été, dès l’antiquité, pratiquée avec intelligence et avec fruit, le commerce ne demandant qu’à renaître dans un pays où la production est infiniment plus abondante que la consommation, l’Égypte a pu être soustraite au régime restrictif qui lui avait été imposé, non-seulement sans danger, mais avec un grand profit. »