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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

reux sentiment d’humanité. Le service militaire n’enlèvera plus que temporairement le soldat à la famille et les hasards de la guerre ne raviront plus qu’accidentellement des citoyens à la patrie.

Les jeunes gens sont enrôlés au sortir de l’enfance[1] . Leur condition est non-seulement supportable, mais infiniment meilleure que celle de l’habitant des campagnes. En temps de paix, le service n’a rien de pénible, la discipline rien d’oppressif[2]. La durée du temps à passer au service ne dépasse guère une année en moyenne. En gardant si peu de temps les jeunes soldats sous les drapeaux, le khédive a pour but de détruire le principal préjugé, qui rendait si odieux le service militaire aux Égyptiens, c’est-à-dire la croyance généralement répandue, qu’un homme enrôlé dans l’armée était à jamais perdu pour son village et pour sa famille.

  1. L’âge de la conscription est fixé à seize ans. C’est pour l’Égyptien le moment de la plus grande vigueur physique et du plus complet déveleppeinent intellectuel.
  2. Mohammed-Saïd a reconnu aux soldats égyptiens le droit de professer publiquement le christianisme et leur a garanti toute la liberté qui leur est due pour l’accomplissement de leurs devoirs religieux.