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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

À cet effet il créa un conseil d’État ayant mission de discuter les décrets d’intérêt général avant leur présentation à la signature du vice-roi. Le pouvoir de cette assemblée n’est, comme on pourrait le penser, eu égard aux mœurs de l’Orient, nullement fictif ; il s’est très-nettement accusé en plusieurs occasions, par le rejet des projets à elle soumis sur ordre du pacha.

Un ministère des finances où fonctionne une comptabilité sérieuse, mit un terme aux malversations, aux gaspillages et en partie à la vénalité qui sont la grande plaie des gouvernements orientaux, et qui ont si longtemps empêché l’Égypte d’entrer dans la voie prospère où elle marche aujourd’hui à grands pas.

La création de deux autres ministères, de l’intérieur et de la guerre, acheva cette réorganisation centrale.

Un préfet fut nommé dans chaque département et les cheiks-el-beled ou chefs de villages eurent, ainsi que nous l’avons déjà vu, leurs attributions modifiées et régularisées.

Ce qui frappe surtout dans toutes ces réformes c’est, ainsi que nous l’avons déjà fait ressortir, le soin jaloux avec lequel Mohammed-Saïd s’est