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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

de ce pouvoir absolu… Quelques cheiks, il est vrai, se distinguaient par un esprit de justice au moins relatif ; ils s’intéressaient à la prospérité de leur village ; ils prenaient à cœur les intérêts de leurs administrés, mais c’était le petit nombre, c’était l’exception.

Mohammed-Saïd coupa le mal dans sa racine. À la désignation du cheik il substitua, pour la levée du contingent militaire, le tour de rôle réglé d’après la date des naissances, et il remplaça les contributions arbitrairement levées, par un impôt déterminé selon des bases fixes et rigoureusement inscrites sur des registres à souches et à quittances, à la façon européenne. Enfin les corvées furent régularisées et taxées, et la confiscation d’animaux au profit du gouvernement supprimée.

Cette importante réforme administrative accomplie, restait à modifier le gouvernement central. Mohammed-Saïd ne craignit pas de limiter volontairement l’étendue de son propre pouvoir en établissant un contrôle public sur l’usage des revenus de l’État, dont les lois de l’Égypte attribuent au vice-roi la libre et entière disposition.