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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

les affaires de l’État, mais jusqu’aux plus humbles suppliques des simples particuliers, tout passât sous ses yeux.

Travailleur infatigable, chaque matin il lisait ou se faisait lire par ses secrétaires tous les rapports, tous les documents, tous les placets qu’on lui adressait, indiquant lui-même le sens dans lequel il fallait y répondre, et s’assurant chaque soir que ces réponses avaient été faites selon ses prescriptions.

Deux points surtout portaient singulièrement à l’arbitraire et la tyrannie exercée par les fonctionnaires de tous grades : la perception des impôts et la levée des contingents militaires.

C’est sur ces deux points que s’exerça tout d’abord l’esprit de justice et la fermeté de caractère de Mohammed-Saïd. Tout était à innover en cette matière ; Méhémet-Ali lui-même n’avait jamais songé à modifier l’antique usage du pays, et il était évident que toucher à cette source inépuisable de richesses pour les fonctionnaires de tous grades de l’empire égyptien, c’était s’exposer à soulever contre soi les plus violents orages.

Voici comment on avait coutume de procéder : « Le vice-roi avait-il besoin de soldats, l’ordre de