et qui a donné naissance à la plus grande conception que notre siècle, si fécond en merveilles, ait vu se réaliser. Certes une œuvre de ce genre suffit à illustrer un règne. Ce n’est pas cependant la seule gloire qui, dans la postérité la plus reculée, s’attachera, aussi bien qu’aujourd’hui, au nom de Mohammed-Saïd.
Mais remontons au début de ce règne si glorieux pour la vieille Égypte : Mohammed-Saïd était grand-amiral de la flotte, quand, le 13 juillet 1854, il fut appelé au trône par la mort d’Abbas-Pacha.
Quelques tentatives de révolte, inspirées par le parti fanatique et rétrograde dirigé par le vieux kiaiah, Elfy-Bey, furent promptement et facilement étouffées ; et le nouveau vice-roi, souverain du pays sans contestation, reconnu par toutes les puissances qui n’ignoraient ni ses tendances libérales, ni les qualités de sa haute intelligence, se rendit immédiatement à Constantinople pour y faire hommage de son investiture au Sultan, son suzerain.
Saïd-Pacha reçut de la Porte l’accueil le plus sympathique. Il sut gagner la confiance de tous les membres influents du Divan. Les sentiments