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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

une instruction solide et dans une éducation libérale, le goût de la civilisation européenne et des sentiments de justice et de clémence fort rares jusqu’alors chez les princes orientaux.

Plein de respect et de vénération pour le génie et les vues élevées de Méhémet-Ali, il ne se faisait point illusion cependant sur ce qu’il pouvait y avoir à compléter et même à réformer dans l’œuvre de ce prince. Mohammed-Saïd qui n’était pas destiné à exercer le pouvoir souverain, dut, croyons-nous, à cette circonstance une partie des qualités éminentes qui en ont fait un des grands princes de notre temps, et à coup sûr un des souverains les plus remarquables qu’aura jamais l’Égypte.

Destiné à régner il eut reçu une éducation toute autre qui l’eût peut-être entraîné plus tard dans cette voie de prévention et de crainte, à l’endroit de la civilisation européenne, dont Méhémet-Ali malgré tout son génie, ne sut pas assez s’affranchir.

Du reste, hàtons-nous d’ajouter qu’une intelligence supérieure et une nature d’élite vinrent ici merveilleusement en aide à l’éducation.

Mohammed-Saïd avait à peine seize ans lorsqu’un écrivain qui certes ne pouvait prévoir les