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L’ÉGYPTE ET LE CANAL DE SUEZ.

iii. — MOHAMMED-SAÏD.

Plus jeune de neuf années qu’Abbas-Pacha son neveu et prédécesseur, MohammeD-Saïd était né en 1822. Il arrivait donc au pouvoir dans la vigueur de l’âge et de la force. Élevé en Égypte par des professeurs français[1], il avait puisé dans

  1. Mohammed-Saïd était le quatrième fils de Méhémet-Ali. Sa mère, circassienne de naissance, femme d’un caractère élevé et énergique, se dévoua toute entière à l’éducation de son unique enfant. L’instruction, que comporte la première éducation en Turquie fut ainsi donnée avec autant de sollicitude que de dévouement au jeune prince qui fut ensuite confié aux soins d’un Français, Kœnig-Bey, dont plusieurs années de professorat au collège de Djiliad-Abbad, au Caire, avait mis en lumière le mérite au double point de vue intellectuel et moral. Kœnig-Bey, — qui fut plus tard secrétaire des commandements de Saïd-Pacha,— exerça dès lors la plus heureuse influence sur le caractère et l’intelligence du jeune prince qui, sous sa direction, fit de rapides progrès dans l’étude de la langue francaise, de l’histoire et des sciences mathématiques et physiques, principalement dans leur application à l’art militaire.